Autour d'Estrosi et de Moudenc, des élus agitateurs d'idées - article du Point

29/04/2018

Des maires de la droite et du centre, réunis autour des édiles de Nice et de Toulouse dans La France audacieuse, lancent 20 initiatives concrètes.


Autour du Niçois Christian Estrosi et du Toulousain Jean-Luc Moudenc, La France audacieuse, le mouvement de maires et d'élus locaux de la droite et du centre qui étend sa toile, présente un Livre blanc recensant une vingtaine d'initiatives très concrètes dans tous les domaines.


Une cellule de tranquillité publique à Marseille, une maison des victimes à Nice, des solutions pour maintenir à domicile des seniors au Havre ou pour combattre la précarité médicale à Vesoul, mais aussi la création d'un campus industriel autour de la robotique à La Roche-sur-Yon ou encore l'ouverture d'un bureau municipal pour l'emploi à Fécamp, etc. Autant d'actions quotidiennes qui peuvent avoir de grandes conséquences.«


Si la France arrive à sortir des points de croissance, c'est à 30 % grâce à l'État, mais à 70 % du fait des collectivités », affirme Christian Estrosi, à l'origine de ce collectif qui, lancé il y a à peine sept mois, fédère déjà 300 maires de plusieurs grandes villes, mais aussi de petits villages (de 680 000 à 870 000 habitants), soit 25 % de la démographie du pays annoncent ces responsables. Frappés par le non-cumul des mandats, et donc privés de tribunes parlementaires et de relais à Paris, ces édiles se sont unis pour peser dans les ministères, administrations et cercles de pouvoir, et comptent s'illustrer en mettant en avant leurs actions. « Notre vocation n'est pas de déposer des amendements, mais d'agir, d'innover, de créer, lance Christian Estrosi. La présentation de ce Livre blanc correspondant à la finalisation de notre collectif en vrai mouvement politique. »

« Un dialogue très positif, mais non complaisant » avec Macron

De la fin juin à la rentrée prochaine, La France audacieuse compte avancer des propositions sur cinq thématiques : la réforme de la fonction publique territoriale, la fiscalité locale, les relations entre les collectivités et les instances européennes, la mobilité et les nouvelles formes de solidarité… Avec un objectif électoral ? « Notre but n'est pas de faire émerger un présidentiable, assure Christian Estrosi. Nous sommes producteurs d'idées, nous verrons plus tard comment nous positionner. Pour l'instant, nous avons engagé avec le président de la République et le gouvernement un dialogue très positif, mais non complaisant. Nous avons beaucoup de points d'accord, mais pas sur tous les sujets. Par exemple, en matière de terrorisme, nous aimerions pouvoir savoir où se trouvent précisément les fichés S sur les territoires de nos communes. »


Gages de bonne volonté, quatre des grands maires de ce collectif, à savoir ceux de Nice, Toulouse, Reims et Perpignan, font partie des premiers à avoir accepté une contractualisation financière avec l'État. Quand d'autres s'époumonent à combattre le retrait du pouvoir central dans ces aides aux collectivités, ceux-là jouent la carte de la conciliation. « Il est normal que nous contribuions à la baisse des dépenses publiques et de la dette de l'État », considère ainsi Christian Estrosi.


Mais le président de la métropole Nice Côte d'Azur souhaite aussi pousser plus loin l'autonomie financière des collectivités. « Nous voulons promouvoir un monde urbain qui exprime sa solidarité directe et verticale à l'égard de sa ruralité environnante », dit-il. Traduction concrète ? « À Nice, poursuit Christian Estrosi, je reçois 25 millions d'euros que l'État redistribue. Cette somme, je veux en avoir la maîtrise et pouvoir la reverser aux communes environnantes pour la construction d'équipements collectifs, par exemple de stations d'épuration, d'écoles, d'hôpitaux ruraux, ou encore pour l'installation de réseaux à haut débit… » Face à un pouvoir jacobin, les girondins des territoires donnent de la voix. Et surtout se posent en parangons du renouvellement politique. Et si ce renouveau était irrigué par cette France qu'on appelait naguère « d'en bas » ?


Par Jérome Cordelier

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