Notre agriculture est une chance pour nos territoires et pour la France

28/02/2019

 






Tribune de Luc BOUARD, Maire de La Roche sur Yon, Délégué national de La France Audacieuse, et de Luc GUYAU, Ancien président de la FNSEA, Membre du comité des experts de La France Audacieuse


Les agriculteurs français sont, aujourd’hui, comme hier et seront toujours demain, des locomotives essentielles et incontournables de notre économie, plus largement, de notre société. Qui peut imaginer un seul instant une France sans la grandeur de ses paysans ? Que serait la France sans ces milliers de kilomètres des routes du réseau secondaire où chacun peut contempler le savoir-faire, voire le génie de nos agriculteurs ?


Le salon international de l’agriculture, porte de Versailles, doit nous amener à une prise de conscience rapide, collective, du mal être des femmes et des hommes qui cultivent un savoir, presque comme un art, qui nous est essentiel, à nous tous, françaises, français.


Nous devons dire stop à ceux qui abîment l’image et la réputation du monde agricole, en montrant souvent une vérité tronquée, mise en scène ou voulant faire l’amalgame entre un cas isolé et des dizaines de milliers de professionnels investis et respectueux des autres. Il est temps qu’une grande campagne, initiée par le ministère de l’agriculture, soit réalisée pour montrer au plus grand nombre ce qu’est réellement l’agriculture en France : des femmes et des hommes qui ont de vraies valeurs humaines, les premiers acteurs de la biodiversité et du développement durable, des professionnels de l’alimentation saine et de la préservation de nos ressources.


Nous demandons également une préférence nationale au profit des agricultrices et agriculteurs qui, respectueux des normes imposées par l’Europe (qualité, traçabilité, fiabilité des filières), voient des produits d’importation extra-communautaire leurs être préférés : c’est un fait, un scandale que nous devons stopper sans délai. Comment justifier que nos enfants, trop souvent, mangent de la viande importée selon des techniques d’élevage et d’abattage inacceptables et interdites en Europe ? C’est la double peine pour nos agriculteurs, l’état doit se saisir de ce problème. Et que l’on ne se trompe pas, il ne s’agit pas là de protectionnisme, mais bien de travailler avec celles et ceux qui respectent nos règles, notre mode de vie, notre modèle d'excellence français.


Le monde agricole concoure chaque jour à la préservation de notre environnement et ce notamment via le développement des énergies propres et renouvelables. Nous devons voir le rôle des agriculteurs reconnu en la matière : réduction des gaz à effet de serre grâce aux nouvelles énergies que sont l’énergie solaire, les unités de méthanisation, maitrise de la production de co2.


Enfin, il est nécessaire de rappeler les excellents chiffres de l’économie agricole. Notre pays souffre d’un déficit de sa balance commerciale qui aujourd’hui atteint plus de 60 milliards d’euros, alors que dans le même temps, celle concernant l’activité économique agricole atteint près de 10 milliards d’euros. Dans ce cadre, nous devons préserver notre agriculture contre un éventuel « brexit dur » qui la fragiliserait gravement : il nous faut veiller à préserver les moyens dont disposent nos agriculteurs, dans le cadre de la politique agricole commune européenne. L’agriculture ne peut et ne devra jamais être la victime collatérale de la sortie du Royaume-uni de l’UE.


L’agriculture doit être vue, perçue, comme un étendard du savoir-faire français, comme un symbole de réussite et de progrès. L’urgence est là. Faire changer les mentalités dans notre pays. Changer notre regard trop souvent négatif sur celles et ceux sans qui la France ne serait pas la France.





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