Hommage à Jacques Chirac

27/09/2019

L’ancien Président de la République Jacques Chirac est décédé. Christian Estrosi, lui rend hommage.


« Jacques Chirac est mort. Même si nous la craignions tous, la nouvelle m’a plongé dans une grande tristesse. Jacques Chirac, pour moi, c’était la vitalité, c’était l’énergie, c’était la fidélité à ses amis et ses proches, et c’était avant tout la passion de la France.


J’ai été ministre de l’aménagement du territoire aux côtés de Nicolas Sarkozy sous sa présidence. J’ai été marqué, alors, par son attachement viscéral à la ruralité et sa fidélité à ses terres corréziennes. J’ai eu la chance de partager avec lui des temps forts de la vie publique et de la gouvernance et de participer à de grandes réformes : les pôles de compétitivité et d’excellence rurale ou l’arrivée de la TNT. Régulièrement, il m’interpellait sur ces sujets afin d’être certain que le gouvernement y prêtait une grande attention.


Je n’oublie pas non plus les liens quasi-filiaux qui l’unissaient à Georges Pompidou et le rôle qu’il a joué en tant que ministre de l’agriculture et de l’emploi. Il a été, aussi, le fondateur du RPR, ce mouvement politique qui m’a accueilli lorsque j’ai fait le choix de me consacrer au service des Français et dont je continue de me revendiquer, avec fierté et avec fermeté.


Et puis, il y a son combat contre le Front National, son discours du Vel d’hiv reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs et sa position ferme à l’égard des États Unis sur la guerre en Irak de 2003. Pour moi, ce sont là des éléments extrêmement forts de son action de Président de la République.


Tout au long de son parcours politique, Jacques Chirac s’est confondu avec cette France des Trente Glorieuses qui aspirait encore à jouer un rôle dans le monde et avait confiance en son destin. C’est probablement cette image que les Français affectionnaient chez lui, et que, comme eux, j’appréciais.


A la suite des fondateurs de notre Ve République, il en était aussi l’incarnation la plus achevée, par ses études, par les hautes fonctions gouvernementales qu’il a occupées, par sa conception de l’action politique. Il avait enfin à cœur de préserver les équilibres de notre société, secouée aujourd’hui si brutalement par les fractures qu’il avait perçues, sans parvenir à les réduire tout à fait.


Je salue enfin l’homme chaleureux et cultivé qu’il était, le citoyen engagé, l’infatigable serviteur de notre pays. Son empathie, son humanité, son humour nous manqueront, comme elles manqueront à sa fille Claude et à son petit-fils Martin, à qui j’adresse mes condoléances. J’ai aussi une pensée toute particulière pour son épouse, Bernadette, citoyenne d’honneur de notre ville, Niçoise de cœur, qui a toujours étroitement associé Nice et les Niçois aux opérations Pièces-jaunes et nous a permis de créer dans notre ville l’institut Claude-Pompidou, au bénéfice de tous nos aînés que le grand âge amoindrit si cruellement.


Avec la disparition de Jacques Chirac, je vois aujourd’hui, non pas se tourner une page, mais se fermer un livre tout entier. Un livre d’histoire, où il occupera désormais une place émérite. »

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