Christian Estrosi au Talk Figaro: "Le sujet aujourd’hui, c’est de contenir l’immigration"

6/11/2019

« LE SUJET aujourd’hui, c’est de contenir l’immigration », a fait valoir Christian Estrosi au « Talk Le Figaro » mardi 5 novembre 2019. Si le maire de Nice salue les réformes « essentielles » engagées par le chef de l’État sur le sujet, il émet quelques réserves sur la position du président. « Fait-il un petit clin d’œil à sa droite dans une stratégie opportuniste, s’interroge l’édile ou au contraire est-ce une stratégie migratoire durable ? » Pour Estrosi ce qui est clair, c’est qu’« il faut prendre le taureau par les cornes » comme il le martèle depuis de nombreuses années. L’élu souligne d’ailleurs une perte de courage de la classe politique sur ces sujets.


La majorité change de pied. Initialement hostile au principe, elle entend aujourd’hui instaurer des quotas pour l’immigration économique visant à ajuster l’offre à la demande dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre. En accord avec l’exécutif sur le manque de « main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs », Estrosi entend néanmoins « conditionner cette proposition ». Vigilant, pour ne pas ajouter dit-il, une autre forme d’immigration à « une politique migratoire que nous ne pouvons plus gérer », le Républicain a le mérite de la clarté : « Si on nous demande de valider une politique de quotas migratoires en matière économique sans pour autant remettre en cause le regroupement familial, c’est non ! » lâche-t-il. Et le maire de marteler : « Oui, je conditionne les quotas à la suppression du regroupement familial. »


Sur le volet médical, le gouvernement propose un délai de carence de trois mois pour les demandeurs d’asile avant de bénéficier de la protection universelle maladie. Pour le maire de Nice, le compte n’y est pas. Et pour mettre un terme « au tourisme médical », Estrosi est beaucoup plus tranché. Il plaide « purement et simplement » pour la suppression de « toutes ces dispositions et notamment, précise le Niçois, de l’AME (aide médicale d’État) qui représente un milliard d’euros aujourd’hui ». L’édile félicite Macron pour son ambition de raccompagner 100 % des déboutés du droit d’asile dans leur pays d’origine. L’affaire est pour l’élu tout à fait jouable. Il attend maintenant que le président « passe de la parole aux actes ». Bien décidé à « rester chez LR » car c’est dit-il son ADN, il salue d’une manière générale les réformes engagées par Macron, « pas très éloignées, souligne-t-il, de réformes préconisées par LR pendant la campagne présidentielle ». Il encourage d’ailleurs la majorité à poursuivre dans cette direction, sans se contenter d’ouvrir des débats. Un brin nostalgique de la période Sarkozy et avec l’élégance de ne pas nommer Wauquiez, Estrosi poursuit : « Je me réjouis de l’ouverture proposée par Christian Jacob, qui fasse qu’enfin chacun puisse retrouver sa place dans le débat sans que nous ne soyons tous obligés d’avoir les mêmes positions. Je m’y retrouve », conclut-il.


Virginie Le Trionnaire

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