Politique: Arnaud Péricard se confie

29/11/2019

Il a choisi de ne pas choisir. Très courtisé par plusieurs grandes familles politiques, Arnaud Péricard, le maire de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), assume son refus de ne pas rejoindre les rangs d’un parti plutôt qu’un autre. Celui qui brandit sa liberté tel un étendard s’explique sur les raisons de ce positionnement et ses conséquences. Une confession politique dans laquelle il aborde également ses rapports avec l’exécutif, le Département et la Région, son héritage politique… mais aussi les prochaines municipales.


Pourquoi avez-vous fait le choix de ne pas rejoindre une formation politique ?

Cela va faire 4 ans que je ne suis plus membre d’aucune formation politique, mais pour autant je les respecte, car elles contribuent à l’animation démocratique et sont des interlocutrices importantes. Aujourd’hui, je vais piocher un petit peu partout un peu d’esprit politique. Je ne trouve pas qu’il y a une famille ou une formation en particulier qui corresponde à toutes mes attentes ou qui soit capable de m’alimenter suffisamment.


Je suis libre et indépendant !


Comprenez-vous que ce choix puisse surprendre, voire agacer ?

Évidemment, cela les énerve que je ne me positionne pas. Ceux qui ne comprennent pas sont ceux qui ont les schémas d’avant. Je ne suis pas comme Karl Olive, je n’ai pas quitté LR il y a 6 mois. J’ai quitté LR il y a 4 ans.Je suis libre et indépendant et je demande à toutes les formations politiques de respecter notre liberté et notre indépendance de Saint-Germain. Cela fait partie de notre ADN. Nous sommes comme ça et je ne suis asservi à aucune formation politique. Qu’elles aient envie de nous soutenir pour les prochaines municipales, c’est bien. C’est une forme de reconnaissance. En Marche ! nous a soutenus dès le mois de septembre, l’UDI, le MoDem, Agir, Génération Terrain, l’ont annoncé et LR devrait le faire bientôt.


Êtes-vous encarté LREM comme le prétendent certaines rumeurs ?

Cela veut dire quoi encarté, recevoir une newsletter ? Je reçois des newsletters de beaucoup de personnes, de LR, de l’UDI… Je m’informe. Mais, pour être tout à fait clair : je n’ai pas de carte. J’avais été approché par la LREM pour être candidat aux législatives, mais j’avais renoncé parce que mon engagement c’était Saint-Germain. Ils ont choisi Natalia Pouzyreff avec qui je m’entends très bien et avec qui nous travaillons en très bonne entente.


Comment vous définiriez vous aujourd’hui ?

J’ai un positionnement politique qui n’en est pas un ! Si, j’aime la politique au niveau local, je ne suis pas un homme politique. Je suis un avocat qui fait localement de la politique. J’aime bien la politique, mais je ne me considère pas comme faisant partie de cette définition. Je suis maire d’une collectivité, je suis engagé auprès de Christian Estrosi dans un mouvement que nous avons créé qui s’appelle la France Audacieuse et dans lequel je suis impliqué.


Aujourd’hui, je n’ai pas d’appartenance politique


Où vous situez-vous sur l‘échiquier politique ?

Aujourd’hui, je n’ai pas d’appartenance politique.J’ai des valeurs politiques, j’ai une philosophie politique, celle d’un homme de droite, du centre droit, libéral, peut-être très libéral, certains diraient trop libéral. Je suis également très européen. Je pense être un homme de la modération un peu à l’image de la ville de Saint-Germain.


Comment définiriez-vous la droite ?

Aujourd’hui, je ne résume pas la droite à LR. Pour moi LR est une composante de la droite, mais à mes yeux, Édouard Philippe, c’est un Premier ministre de droite. Bruno Le Maire, Franck Riester, Gérald Darmanin…, ce sont des ministres de droite. Quand j’entends des parlementaires LR dire « il ne faut pas supprimer l’ISF, il ne faut pas privatiser », je me dis que ceux-là, ils n’ont rien à faire dans cette famille politique. Ils n’ont rien compris.


Que pensez-vous du président de la République, Emmanuel Macron ?

J’ai énormément de respect et d’admiration pour le Président. Parfois, je trouve que cela ne va pas assez vite et assez loin à mon goût comme sur la reconquête régalienne, sur la justice, sur la sécurité… Concernant la politique migratoire, la manière dont on gère ça, est insatisfaisante et là je parle uniquement de problèmes pratiques.Quand on a des arrivées de migrants à Saint-Germain-en-Laye, je vois comment et pourquoi cela ne marche pas. Je dis simplement qu’à partir du moment où ils sont sur le sol français, la manière dont on les gère n’est pas satisfaisante y compris pour les migrants qui sont baladés d’un endroit à un autre. On a parfois des gens qui ont vécu des traumatismes et qui sont complètement cassés.Parallèlement, on fait vivre des gestionnaires parfois privés qui sont des marchands de sommeil de luxe. Je ne comprends pas que l’on est 600 Tibétains dans la forêt. Si on en voit 30 ou 40, tout de suite il faut agir et pas attendre qu’il y en ait 500 ou 600. Je trouve que là-dessus on n’est pas bons.Après je trouve qu’en matière économique ou d’emplois les choses vont dans le bon sens. Il y a de gros chantiers qui ont été ouverts et qui vont aussi dans le bon sens comme le chantier des retraites. C’est un pays qui est compliqué à réformer et à restructurer.


On vous dit proche d’Édouard Philippe, le Premier ministre.

Je ne cache pas que j’ai une affinité proche avec le Premier ministre, Édouard Philippe, qui est un ami avec qui j’ai travaillé comme avocat dans le même cabinet pendant un an. On se connaît bien. Il a dit, il n’y a pas longtemps : « Je n’ai qu’un seul ami dans les Yvelines, c’est Arnaud Péricard ».


>>Retrouvez la suite de l'interview politique du porte parole de La France Audacieuse sur le site de 78 actu.

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